mardi 27 octobre 2009

REMAKE ARNOLFINI

Jan Van Eyck, Les Époux Arnolfini , 1434, panneau de bois et prédelle, peinture à l'huile, 82 x 60 cm

Les Époux Arnolfini est le nom donné à une peinture sur bois (82 x 60 cm) de Jan van Eyck datant de 1434. Il représente Giovanni Arnolfini, riche marchand toscan établi à Bruges et son épouse Jeanne Cenami. Le sujet exact du tableau est un sujet de discussion pour les historiens de l'art. Selon Erwin Panofsky, il s'agirait du mariage des deux personnages, célébré en secret, mais dont Van Eyck témoignerait ici. Cependant, cette théorie est aujourd'hui largement abandonnée. Il n'en reste pas moins que cette peinture est considérée comme une des œuvres majeures de l'artiste. Il s'agit de l'un des plus anciens portraits non hagiographiques conservés. En outre, par son réalisme, la peinture livre de nombreux détails sur les conditions de vie matérielle de l'époque. Le tableau représente le couple en pied dans sa chambre, l'homme tendant sa main à la femme. La pose est hiératique et solennelle, ce qui se comprenait lorsque l'hypothèse du mariage avait cours ; certaines critiques y ont plutôt vues une marque d'ironie de la part du peintre.

Ce portrait est une peinture à l'huile sur panneau de bois de chêne. La peinture à l'huile utilise des pigments naturels, minéraux ou végétaux réduits en poudre, comme colorants, de la térébenthine comme solvant et de l'huile de lin comme liant. L'avantage de la peinture à l'huile est sa résistance et sa facilité d'utilisation.

Les frères van Eyck perfectionnèrent cette technique souple dont Jan démontre ici toute la richesse chromatique, créant de grandes surfaces de couleurs vives, notamment les tentures et le dessus de lit ou le manteau vert de l'épouse. L'huile présente plusieurs avantages sur la peinture à l'eau ou à tempera utilisée jusque là par les peintres. Étant plus lumineuse et transparente, elle permet un meilleur rendu de la perspective, de l'air et de la lumière; plus consistante, elle permet une finition plus minutieuse; séchant plus lentement, elle peut se travailler de façon plus méticuleuse.

L'œuvre est le fidèle reflet des caractéristiques stylistiques des primitifs flamands, mais surtout illustre parfaitement le style de son auteur. On notera particulièrement

  • La minutie : dans cette peinture à usage privé, qui permet une vision très rapprochée, les détails sont rendus avec une précision microscopique, permise par l'utilisation de la peinture à l'huile et de pinceaux spécialement adaptés. Par exemple, dans le miroir suspendu sur le mur du fond, dont le cadre est décoré de médaillons représentant la passion du Christ, toute la pièce, avec son mobilier et le couple des époux, se reflète à l'envers dans une mise en abîme qui a rendu le tableau célèbre. On y aperçoit également deux autres personnages qui n'apparaissent pas dans le premier plan du tableau et une vue de Bruges à travers la fenêtre.
  • La richesse de la représentation des objets qui composent le décor : les Flamands s'enorgueillissaient du confort de leurs intérieurs, de leurs meubles et de leurs bibelots, et ils n'hésitaient pas à les faire figurer dans les tableaux, comme ici le chandelier, les meubles finement sculptés et décorés, les tissus etc. D'autres objets, dont la présence est plus problématique (comme les socques en bois), apparaissent également dans le tableau et c'est sur cela qu' Erwin Panofsky s'est appuyé pour élaborer sa thèse d'une cérémonie de mariage privée.
  • Le réalisme : van Eyck souhaitait représenter la réalité le plus fidèlement possible, mais pour un spectateur moderne la scène paraît très artificielle en raison de la pose hiératique des personnages, y compris celle du chien. Aucun mouvement dans ce tableau dont les formes ont quelque chose de sculptural et dont l'atmosphère reste très théâtrale et dépourvue de spontanéité.
  • L'obsession de la perspective et de la lumière : elles caractérisent l'art de Van Eyck qui est un précurseur dans ce domaine. La lumière qui traverse la vitre modèle les formes avec délicatesse et crée la sensation d'espace ; le cadre architectonique et le recours au miroir au fond de la pièce donne l'illusion de la profondeur.

REMAKE Arnolfini

D'après l'étude de ce tableau, les élèves de Seconde Arts plastiques ont eu à réaliser un travail à partir de la consigne suivante :

« Vous donnerez à réfléchir cet espace en le rejouant d'une autre manière.

Pistes proposées : - Répétition

- Dehors/ Dedans

- A plat

- Eclatement

- Au plus près

- Ellipse

- Cadrage

- Mouvement

Travail par groupe de 2

Toutes techniques possibles »

6 séances de 50 minutes environ ont été consacrées à la mise en place et à la réalisation des projets

TRAVAUX D'ELEVES

Aïcha et Juliette, techniques mixtes, toile, carton, peinture, miroir

« Thème : éclatement

Afin de répondre aux consignes « to remake, nous avons choisi le thème de l'éclatement. Pour cela, nous avons décidé de nous focaliser sur la partie centrale du tableau comportant le fameux « miroir » qui selon nous est l'élément le plus intéressant du tableau. Ainsi, nous avons transpercé le tableau et reproduit un miroir faisant mine de sortir du tableau.

Evolution du travail

Etape 1 : A l'aide du papier transfert, nous avons transféré l'image du tableau sur une toile (toile moyenne).

Etape 2 : Ensuite, nous avons percé un trou au centre de façon à représenter un éclatement.

Et pour renforcer cette impression, nous avons rajouté des morceaux de papier (déchirés) sortant du trou.

Etape 3 : Nous avons élaboré un miroir en 3D similaire à celui du tableau.

Etape 4 : Nous avons brisé le miroir afin de respecter davantage notre thème (éclatement).

Etape 5 : Nous avons accroché le miroir au tableau (sortant du trou) avec du fil transparent pour donner l'impression d'une projection.

Sens du travail, de quelle manière interroge t'il l'œuvre ?

Sachant que le tableau est très porté sur la perspective, nous avons voulu « casser » cette idée en brisant le miroir, c'est-à-dire l'objet qui créait la mise en abîme et la perspective. Ici, le miroir brisé a donc un double sens puisqu'il enlève la profondeur et respecte le thème de départ. »

Louna, dessin sur papier

« Observée par mon chien de la fenêtre, je tente de représenter, dessiner , le miroir se trouvant devant moi.

N'ayant pas fini mon « œuvre », je laisse mon crayon sur ma toile et file de la pièce de la scène du tableau, pièce dans laquelle je me trouve au moment même de la scène.

Nous avons, moi et mon chien, étaient projetés dans l'époque du tableau… »

Katie Miller, dessin

« Le sujet était de transformer l'image « Les époux Arnolfini » de Jan Van Eyck, en suivant un thème précis. J'ai choisi le Dehors/ Dedans. Dans mon dessin, je suis un chien qui voit la scène de derrière la fenêtre. La scène est en noir et blanc car c'est comme voient les chiens et, l'autre chien dans la scène est accentué car c'est ce qu'on voit en premier dans la peau d'un chien, aussi on voit une partie du mur car le chien est trop petit pour tout voir et on voit « mes » pattes sur le mur.

Le travail complémentaire, fait par Louisianne, consiste d'un humain, à qui le chien appartient, qui dessine à l'intérieur (dans le miroir), surtout le miroir.

Elle a laissé son crayon avec son dessin (crayon collé sur l'œuvre) et on me voit sur le reflet. J'ai dessiné Louna dans mon dessin. »

Mathilde et Lara, peinture sur papier

« Piste remake -> Elipse

L'œuvre au XXIème siècle, quelques siècles plus tard de la scène de mariage « des époux Arnolfini » .

La chambre est devenue un bar de strip-tease. Et la scène est aussi un mariage, mais celui-là est plus « forcé » car la personne de gauche est quelqu'un de sérieux, mais a mis par accident enceinte une prostituée, pour ne pas gâcher sa réputation, il doit se marier avec elle. Elle accepte car il lui donnera de l'argent en échange. »

Jeanne et Jutta, dessin, crayon de couleur, aquarelle et collage

« Nous avons choisi le dehors-dedans.

Nous avons repris les deux personnages du tableau, le miroir et le lustre. L'homme, à gauche, est dans le monde extérieur et coloré alors que la femme, à droite, est à l'intérieur, ici en noir et blanc. Les deux mondes se rencontrent grâce à l'union des deux personnages. Nous l'avons représenté par le parquet se transformant en herbe, le miroir, les lumières du lustre et par l'homme offrant à la femme une fleur. Il s'oopose aussi le fait que l'univers de la femme appartient au passé, ce qu'on voit avec le papier peint qui craque ou les meubles anciens. Celui de l'homme, beaucoup plus coloré, représente la joie. Chacun d'eux porte une marque de l'autre : l'homme, le masque et la femme, la fleur sur son ventre qui évoque la maternité. »

Valérie et Mégan, dessin sur papier

« Nous avions d'abord choisi le cadrage puis notre projet ressemble de plus en plus au thème du mouvement.

Nous avons tout d'abord créé un dessin représentant les époux Arnolfini, sur le thème du cadrage, puis 5 petites images- ce sont les photos que prend le mari des époux Arnolfini- représentant le peintre correspondant au thème du mouvement.

Les 5 petites images représentant le peintre sont les photos prises par l'homme des époux Arnolfini (il tient un appareil dans sa main).

Et, dans la dernière petite image, on voit le peintre en train de prendre une photo (cette photo est celle des époux).

Il s'agit d'un cercle vicieux. »

Séverine et Marine, dessin et crayon de couleur

« Sur cette œuvre, nous avons choisi le thème du mouvement, qui nous a fait rejoindre le thème de l'ellipse car nous passons de l'œuvre originale à l'œuvre créée en 2009, qui se présente désormais sous la forme d'une bande dessinée.

Pour faire ressortir la partie sur laquelle nous avons travaillé, c'est-à-dire le mouvement des personnages, nous avons décidé de les mettre en couleur, alors que le décor, qui lui n'a pas changé, est en noir et blanc.

Le chat qui a été ajouté à l'œuvre est une sorte de signature qui fait la différence entre l'œuvre originale et celle-ci। »

Laura et Jade, Gif animé projeté sur installation de bandes papier blanches

« On a voulu créer un espace différent des autres. C'est-à-dire du dessin (sur ordi).

On a au début choisi de faire un effet de mouvement sur l'espace de la pièce et surtout au niveau des murs. Aucun changement voulu sur les personnages pour appuyer sur le thème qui est leur mariage. Il n'y a qu'eux qui ne bougent pas, appui sur leur importance.

Pour donner un aspect plus artistique, on a choisi de « jongler » entre un effet de mouvement et d'éclatement (d'où la mise en scène finale).

Intégré dans un endroit sombre, le mur étant d'une couleur foncée, pour faire ressortir le travail, nous avons pris des bandes et un fond blanc (netteté du travail projeté aussi). »

Quentin, dessin au crayon sur papier

mardi 13 octobre 2009

expos

expo Frac Limoges: http://www.fraclimousin.fr/ expo TOYS à l'ENSA d'Aubusson: http://www.ensa-limoges-aubusson.fr/ expo au centre d'art contemporain de Meymac: http://www.cacmeymac.fr/